LA POUPEE QUI VEUT CONDUIRE (animation)

Jeux/Jouets, Masculinités
École

Intentions pédagogiques

Questionner la répartition jouets pour filles/jouets pour garçons en réfléchissant aux valeurs qui leur sont liées ; questionner les aptitudes soi-disant naturelles des deux sexes ; prolonger ces réflexions dans le champ des tâches ménagères, des métiers, des pratiques sportives, etc.

Pistes d'exploitation

Montrer le film une première fois et engager une discussion générale en vous aidant des questions ci-dessous ; le montrer ensuite par séquences et avec les arrêts sur images proposés dans l'annotation pour revenir sur les détails.

La réflexion peut se faire en petits groupes avec des questions écrites et une transmission orale quand les élèves sont un peu plus grands.

 

Introduction

Les jeux et les jouets sont des domaines privilégiés pour étudier les stéréotypes sexués et les assignations faites par la société aux filles comme aux garçons : aux filles les poupées, les robes de princesse, les jeux de ménage ou de maquillage, aux garçons les armes, les voitures, les jeux technologiques… Cette répartition est accentuée par des rubriques distinctes « filles » et « garçons » dans les catalogues et les magasins de jouets, une répartition évidente même aux yeux des enfants qui ne lisent pas encore grâce à l’emploi systématique des couleurs : le rose, le violet pour les filles, le bleu, le noir, pour les garçons.

Ainsi les petites filles sont-elles dirigées vers des activités domestiques qui s’exercent dans le domaine privé alors que les garçons sont incités à être actifs et à investir le monde extérieur.

Ce clivage se retrouve dans les jeux en ligne qui reprennent la même catégorisation, les mêmes rubriques et les couleurs rose et bleu.

On verra plus bas que ce clivage s’est accentué ces dernières années avec en écho les dictionnaires et revues pour filles, les vêtements et cartables roses pour petites filles, bleus pour les garçons, que l’on ne retrouve pas dans les catalogues de jouets des années 80 par exemple.

Enfin, la sexualisation précoce des modèles (poupées, images dans les jeux en ligne, dans les mangas, petites filles, mannequins posant comme des tops modèles) irrigue largement le champ des jeux et des jouets, risquant d’influencer autant les représentations que les comportements.

Dans l’ouvrage collectif Contre les jouets sexistes  publié en 2007, on cite les quatre grandes catégories de jouets destinés aux filles : la maternité, les tâches domestiques, la beauté, les sentiments.

Les jouets de garçons, eux, toujours selon cet ouvrage, appartiennent essentiellement aux catégories suivantes : la technique, la conquête, la puissance, la guerre.

On devine aisément à quel rôle et à quelle position ces jouets préparent les petites filles et les petits garçons.

Il ne s’agit donc pas ici de forcer les petits garçons à jouer à la poupée et les petites filles aux robots télécommandés, mais dautoriser des choix, des goûts personnels non dictés et imposés par une société donnée.

Les activités proposées ont pour objectif d’attirer l’attention et de déconstruire ces modèles dont on verra à quel point ils sont réducteurs pour l’un et l’autre sexe.

"Chez les jeunes enfants, une phase de développement consiste à vouloir imiter les adultes. Les jouets ont une fonction ludique mais sont également des supports d’apprentissage.  Alors que 86% des femmes exercent une profession, pourquoi les filles devraient-elles se projeter dans les activités domestiques et apprendre la séduction dès l’âge de 3 ans ? Est-il juste d’exclure les filles de ce qui renvoie à l’aventure, l’ambition et la science ? Pourquoi encourager les garçons à la compétition et à la violence physique, et les exclure de tout ce qui touche à la maison, aux soins des enfants, à la relation et au dialogue?"
http://marredurose.olf.site/interpellez-industrie-du-jouet/

À regarder, une histoire du bleu et du rose

Pourquoi le rose c'est pour les filles ?