LE SPORT N'A PAS DE GENRE (vidéo)

Corps, Genre et espace public, Masculinités, Sport
École, Collège

Un clip produit et réalisé par la Mission Égalité de la Ville de Genève, Suisse (2014).

Intention pédagogique

Permettre aux élèves d’identifier et de mettre à distance les stéréotypes de sexe par le biais d'une réflexion portant sur les pratiques sportives.

Pistes d'exploitation

Les questions proposées dans la partie ANALYSE peuvent introduire une discussion autour des pratiques sportives selon les sexes ; le film est regardé dans un deuxième temps pour mettre en lumière la mixité des sports.

Les visuels proposés dans l'introduction de l'ANALYSE seront montrés dans un premier ou dans un deuxième temps pour valider, à travers des exemples actuels, les pratiques et les performances des sportives.

Dans la partie PROLONGEMENTS, des ressources documentaires et des liens avec d'autres films et images vous sont proposés.

Présentation du clip

« La Campagne égalité 2014, tout comme le clip réalisé, ont pour objectif de questionner les représentations du féminin et du masculin dans le sport et d’encourager chacun-e à pratiquer la discipline sportive qu’elle ou il souhaite, indépendamment des stéréotypes de genre. Le clip est basé sur le concept du cadavre exquis: une femme et un homme se retrouvent tour à tour en train de pratiquer une discipline sportive soi-disant considérée comme «masculine» (par exemple, le hockey sur glace, la boxe ou encore le bicross) ou «féminine» (le patinage artistique, la danse ou encore le yoga). L’utilisation de papiers empilés suggère la multitude des combinaisons possibles du cadavre exquis et rappelle que les choix ne sont pas figés. Il s’agit de jouer sur l’inversion des stéréotypes, sans figer de nouvelles représentations, mais plutôt de souligner ainsi l’étendue du choix des possibles: une fille peut tout aussi bien faire de la danse et du skate ou de la boxe, un garçon tout autant du football et du patinage artistique »
https://www.geneve.ch/fr/actualites/dossiers-information/genre-sports/actions-2014/clip-sport-genre

Introduction

Sur les stéréotypes femmes/hommes en général
http://www.e-media.ch/documents/showFile.asp?ID=6703

Sur le sport


Il n’y a pas de sport masculin ou féminin, mais bien des femmes et des hommes qui font du sport
Rencontre avec Didier Chavrier, enseignant à l’université d’Orléans http://www.womenology.fr/reflexions/il-ny-a-pas-de-sport-masculin-ou-feminin-mais-bien-des-femmes-et-des-hommes-qui-font-du-sport/ (Ce lien ne fonctionne plus)

Extraits :

"... Nous percevons ici que la répartition des femmes et des hommes au sein des pratiques sportives ne s’avère être anodine puisqu’elle renvoie aux définitions de la féminité et de la masculinité construites et instituées par notre société. Ainsi des activités catégorisées comme féminines canalisent le choix de nombreuses femmes, tout comme les activités perçues comme masculines marquent l’investissement de nombreux hommes. Nous assistons à « un choix » d’activités sportives amplement déterminé socialement afin d’élaborer une dichotomie sexuée à la base de la construction sociale des corps des femmes et des hommes. Or la connotation sexuée d’une activité fluctue suivant les époques et même les sociétés considérées. Ainsi au XIXème siècle, en période de guerre franco-prussienne, la gymnastique fut par exemple une pratique largement réservée aux hommes. Par ailleurs, Outre-Atlantique le soccer comptabilise actuellement 40% de femmes au sein de la Fédération du Québec. Aucune pratique sportive ne s’inscrit donc dans une forme de déterminisme biologique. A un autre niveau, nous constatons également que la place des femmes en tant que cadres et dirigeantes dans ce bastion de la masculinité qu’est le sport reste plus que limitée."

"...Le sport apparait comme la matrice d’une masculinité et d’une féminité exacerbées renforçant dans nos sociétés l’inculcation d’une idéologie essentialiste enfermant filles et garçons dans des rôles sexués prédéterminés. Cette idéologie tente d’enfermer tout raisonnement dans une apparente évidence, empêchant ainsi d’appréhender la construction sociale des corps et les effets induits au niveau physiologique mais également psychologique. Or nous nous apercevons par cette socialisation orientée suivant le sexe de l’individu que le sport contribue à légitimer la construction de qualités corporelles différenciées."

- Nous comprenons ainsi l’injonction paradoxale dans laquelle de nombreuses sportives, comme les footballeuses, se retrouvent. La société semble enjoindre aux sportives de demeurer impérativement féminines, enfermées d’une certaine façon dans les canons du désirable et de l’apparence.

A peine voilés, les stéréotypes véhiculés contribuent à reléguer les femmes dans une logique du paraître quand les hommes, placés comme unique et inique référence dans le sport, n’exprimeraient que leur être. Les exigences physiques inhérentes à une performance sportive conséquente peuvent ainsi même être reléguées au second plan pour les femmes dans cet axiome de l’esthétique. La campagne publicitaire de la Fédération Française de Football en 2009 autour de l’équipe de France femmes illustre parfaitement notre propos. La Fédération demanda à Élodie Thomis, Sarah Bouhaddi, Gaétane Thiney et Corine Franco de poser dévêtues avec pour slogan : « Faut-il en arriver là pour que vous veniez nous voir jouer ? ». En filigrane, nous percevons que les femmes sportives demeurent sans cesse placées devant l’obligation de faire la preuve de cette construction sociale que l’on nomme la féminité.

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