ZXCUSE-NOUS (court-métrage)

Corps, Discriminations, Genre et espace public, Harcèlement/ Cybersexisme, Masculinités, Violences
Collège

Autres propositions sur Genrimages
 

Des films analysés et annotés

  • Harcèlement et cybersexisme

SARAH

MAUX D'ENFANTS


 

  • Discriminations liées à l'apparence physique

LE GROS LUCAS

  • Discriminations liées au sexe dans le monde professionnel

ET SI ...

Autres propositions pédagogiques


 

Autour de la drague et du harcèlement 

  • Organiser un débat en classe autour de ces deux thèmes ; vérifier que la distinction est bien comprise.
  • Laisser les élèves/étudiant(e)s donner des exemples issus de leur expérience, de récits réels ou fictifs (films, séries, etc.) ou tirés de l'actualité ; commenter ensemble.
  • voir aussi les propositions incluses dans les fiches d'analyse des films cités plus haut.

Sur le handicap

  • À partir du Guide pratique de lutte contre les discriminations (voir plus bas) des petits groupes pourront travailler sur les principales discriminations sous la forme d'exposés, dossiers, pages Facebook, etc.
  • Écrire un synopsis autour du handicap et des différentes formes de discriminations auxquelles une personne handicapée peut être sujette (vie privée, publique, professionnelle, loisirs, sports, etc.)

Recueillir les commentaires et réactions.

Dans le clip, c'est la personne qui marche qui se sent observée et rejetée par les autres qui sont en fauteuil.
Possibilité de travailler sur le texte de la chanson.

Je n’ai plus que la moitié d’un corps et je vis au niveau de la brume
Ma solitude est mon espace …. mon ombre délabrée
Les regards me pèsent et si je porte une capuche c’est que j’me protège
J’dis que les gens sont comme un miroir qui déforme
Un clin d’œil à pas faire ou un regard qui enferme
J’ai vécu l’hôpital un peu comme un enfer
Où les murs sont sales où les anges sont d’éther
J’ai rêvé de montagnes de bords de mer
Comme pour me rappeler là où je n’irai jamais
Car l’herbe y est trop haute ou la pierre trop affutée
Y’a toujours pas d’ascenseur qui puisse m’y déposer
Qu’importe frère je fais un vœu, je tends la main, je touche avec les yeux
Même les mots ne peuvent parfois pas tout raconter
Je n’ai que la moitié d’un corps mais mon cœur reste entier
C’est toute ma différence
C’est mon combat
Je sens de la méfiance
Tout autour de moi ça fait toute ma différence
Je ne sais pas pourquoi
Les regards que l’on me lance
Font si mal que ça
J’ai parlé avec un ange ça va faire 15 ans
Il m’a dit
Voici ta chance alors profites en
J’ai dérapé dans ma course j’y ai laissé des vertèbres
J’ai salué les ténèbres et j’ai arrêté les cours
La vie m’a appris qu’elle avait ses raisons
Mon accident m’aura permis d’éviter la prison
C’que je voulais je crois exister autrement
Vivre par la passion et non grâce à la compassion
Alors quel autre monde voudra de moi maintenant
Celui des endroits accessibles aux fauteuils roulants
J’veux des dalles de béton lisses
Car dans le sable je m’enlise
Ne me reste-t-il que la clinique et l’odeur de la Bétadine?
J’ai bouffé trop de pitié
Ces mains sur mon épaule ces bouches qui sentent l’alcool
Et ces regards empoisonnés
Un sourire qui se perd et soudain tout disparaît
Je n’ai que la moitié d’un corps mais mon cœur reste entier
C’est toute ma différence
C’est mon combat
Je sens de la méfiance
Tout autour de moi ça fait toute ma différence
Je ne sais pas pourquoi
Les regards que l’on me lance
Font si mal que ça.
Et c’est chaque fois la même chose
J’suis privé du meilleur
Pour des valeurs bâties sur la peur des gens
On n’a pas les mêmes rêves
Mais on fait tous les mêmes erreurs, bonhomme
Merci pour chacun de tes gestes
Garde pour toi ta conscience...

Interview de l’artiste :
http://www.handimarseille.fr/le-magazine/culture-124/article/je-n-ai-que-la-moitie-d-un-corps

Note : Kaëm est un auteur/compositeur de rap/slam handicapé.

Extraits :

H : Vos textes sont engagés, vous cherchez à nous questionner, à modifier notre regard sur le monde, sur l’autre?

K : Oui, parfaitement. Déjà écrire contient le mot cri. Ce que je peux dire, c’est que du jour où je me suis retrouvé en fauteuil, c’est-à-dire un an après la mort de mon papa, j’avais quatorze ans... À partir de ce moment-là, on se retrouve dans la peau de quelqu’un qu’on n’est pas, qu’on n’est pas encore. Je donne un exemple tout bête : j’ai eu mon accident quand j’étais en troisième, je pars en rééducation puis je rentre pour passer mon brevet. Et puis en seconde, j’arrive dans un nouveau lycée, je suis le même que six mois auparavant, c’est moi, c’est Damien ! Mais je suis en fauteuil. Moi je n’ai pas changé, mais le regard que les gens portent sur moi a changé. Je fais le con dans un cours, j’envoie des boulettes de papier sur un copain. Mon copain se fait virer et le prof à la fin du cours vient me voir et me dit : « Bon la prochaine fois c’est toi que je vire, arrête de profiter de ta situation ! » C’est ma première claque de mec en fauteuil : le regard que les gens portent sur moi a changé. Donc on apprend, je pense, à prendre un peu plus la place de l’autre parce qu’on se retrouve, du jour au lendemain, à la place de ces gens qu’on regardait avec ce sentiment parfois de gène, parfois d’impuissance, de culpabilité. Face au stigmate, on se retrouve dans la peau de ces gens-là et donc après, on regarde le SDF en se disant « demain c’est peut-être moi... », on comprend peut-être un peu mieux. C’est une généralité, mais je pense que ça m’a permis de m’ouvrir un peu aux autres.

H : C’est l’évolution du regard des autres qui vous amène à changer finalement le regard que vous portez sur vous?

K : Et même à changer mon comportement. C’est-à-dire que j’évite de mettre les gens dans des positions embarrassantes, dans des positions où ils pourraient aussi avoir de la pitié. Au début du morceau « Toute ma différence » il y a un dialogue qui parle de ça, qui est récupéré d’un reportage qui avait été fait sur l’équipe de France de ski handisport. Il y a un mec qui dit : « Le problème c’est le regard de l’autre parce qu’il est soit empreint de pitié, soit admiratif au-delà du raisonnable ». J’essaie d’éviter de mettre les gens dans cette position-là.

Documentation

Sur la drague, une émission de radio

Drague mode d'emploi : de la carte du tendre à la carte du lourd

https://www.franceinter.fr/emissions/service-public/service-public-23-mai-2014

Sur le harcèlement de rue

http://www.stopharcelementderue.org/

Sur le harcèlement

https://arretonslesviolences.gouv.fr/besoin-d-aide/harcelements

https://www.nonauharcelement.education.gouv.fr/

Handicap

Définition de la discrimination :

Le cadre normatif général de la discrimination est fixé par l’article 1ᵉʳ de la loi n°2008-496 du 27 mai 2008 portant diverses dispositions d’adaptation au droit communautaire. Cette définition est déclinée dans le Code pénal, aux articles 225-1 et suivants ainsi qu’à l’article L. 1132-1 et suivants du Code du travail notamment.

La discrimination y est constituée par « toute distinction opérée entre les personnes physiques sur le fondement de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur grossesse, de leur apparence physique, de la particulière vulnérabilité résultant de leur situation économique, apparente ou connue de son auteur, de leur patronyme, de leur lieu de résidence, de leur état de santé, de leur perte d’autonomie, de leur handicap, de leurs caractéristiques génétiques, de leurs mœurs, de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre, de leur âge, de leurs opinions politiques, de leurs activités syndicales, de leur capacité à s’exprimer dans une langue autre que le français, de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une prétendue race ou une religion déterminée », qu’il s’agisse de personnes physiques ou morales.

source: http://www.gouvernement.fr/sites/default/files/contenu/piece-jointe/2017/02/guide_pratique_de_lutte_contre_les_discriminations.pdf

Étymologie :

« Hand in cap » : littéralement, « la main dans le chapeau ». A l’origine, si on s’attache à la sémantique du mot, le terme « handicapé » n’était pas associé à ceux qui avaient quelque chose en moins, mais bien plutôt à ceux dont les performances dépassaient celles des autres, ceux qui étaient hors-norme. Ce terme anglais a été employé dans le domaine du jeu à partir du XVIème siècle, et il est rattaché à la notion d’égalité des chances et donc de hasard de jeu, d’égalité de droit à gagner. En effet, sur les champs de courses, handicaper un concurrent plus fort que les autres, c’est diminuer ses chances de succès en le chargeant au départ d’un poids supplémentaire, ou en l’obligeant à parcourir une distance plus longue, pour égaliser les chances de tous les partants. Les paris se font donc au hasard, l’issue de la course étant incertaine. Autant mettre alors tous les noms des chevaux au fond d’un chapeau et tirer au sort le nom du futur vainqueur...
http://www2.ac-lyon.fr/etab/ien/rhone/ash/IMG/pdf/La_notion_de_haS-_forma_AVS.pdf

(note : ce lien ne fonctionne plus en 2021)

Handicap et discrimination :
Le handicap constitue 20,80% des réclamations adressées en 2014 au Défenseur des droits en matière de discrimination. Il est le second motif après l'origine (23,70%) et devant l'état de santé (13,30%). 
Les réclamations portent en premier lieu sur l'accès à l'emploi public (4,20%), au service public (3,90%), aux biens et aux services (3,60%), à l'emploi privé (3,50%), à l'éducation (3,30%)…
https://informations.handicap.fr/art-handicap-discrimination-france-853-7507.php

Ce que dit la loi :
La discrimination relative à un handicap est lourdement sanctionnée. L'article 225-2 du Code pénal dispose que « la discrimination définie à l'article 225-1, commise à l'égard d'une personne physique ou morale, est punie de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 Euros d'amende lorsqu'elle consiste :

  • À refuser la fourniture d'un bien ou d'un service ;
  • À entraver l'exercice normal d'une activité économique quelconque ;
  • À refuser d'embaucher, à sanctionner ou à licencier une personne ;
  • À subordonner la fourniture d'un bien ou d'un service à une condition fondée sur l'un des éléments visés à l'article 225-1;
  • À subordonner une offre d'emploi, une demande de stage ou une période de formation en entreprise à une condition fondée sur l'un des éléments visés à l'article 225-1 ;
  • À refuser d'accepter une personne à l'un des stages visés par le 2° de l'article L. 412-8 du Code de la sécurité sociale.
    Lorsque le refus discriminatoire prévu au premier point est commis dans un lieu accueillant du public ou aux fins d'en interdire l'accès, les peines sont portées à cinq ans d'emprisonnement et à 75 000 euros d'amende. »
    https://www.guy-renard.fr/discrimination-handicap-sante/

À lire

Emotions, sentiments, affects, le handicap laisse rarement indifférent. Chacun d’entre nous a déjà rencontré des personnes en situation de handicap et cela a certainement fait naître différentes émotions. Ces émotions sont difficilement contrôlables, elles ne sont pas volontaires. Nous sommes même surpris par ce que l’on ressent. On voudrait pouvoir se raisonner mais une émotion ça ne se commande pas... Ca surprend, ça prend de court, ça nous dépasse parfois. Souvent même, elles nous trahissent. L’émotion peut être plus ou moins intense, fugace ou persistante. Elle est instinctive et s’exprime à travers le corps : expressions du visage, rougissements, gestes, postures...
 

Site

https://www.defenseurdesdroits.fr/fr/institution/competences/lutte-contre-discriminations

 

BD

Hors cases https://www.hors-cases.fr/

«Hors Cases» est un projet mené dans le cadre du cursus de bande dessinée documentaire de l’école Émile Cohl. L’objectif est de proposer un outil de médiation, pour le grand public, pour les entreprises, pour les professionnels de santé, pour tous ceux qui ont besoin de supports pédagogiques simples, accessibles, pour expliquer les différentes formes de handicap.

À écouter

https://www.binge.audio/podcast/programme-b/nous-autres-1-2

https://www.binge.audio/podcast/programme-b/nous-autres-2-2

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