ESPACE (extrait)

Genre et espace public, Jeux/Jouets, Masculinités, Sport
École

Autres propositions pédagogiques
 

  • Dessiner, chacun à sa façon, l’espace de la cour de récréation et la façon dont il est occupé par les filles et les garçons.
     
  • Créer un "mode d’emploi de la cour de récréation égalitaire".
     
  • Établir une liste de jeux que les élèves considèrent comme jeux de garçons et jeux de filles (récréation ou jeux à la maison).

— Partager la classe en deux, une moitié défend et justifie la sélection, l’autre doit montrer que les raisons avancées ne sont pas valides.

— Questionner chaque affirmation en montrant qu’elle repose généralement sur une croyance et non sur des faits (ex : les garçons ont plus besoin de bouger, les garçons sont plus turbulents, les filles aiment les jeux calmes, etc.).

— S'appuyer sur des exemples pris dans le sport, entre autres.

Des activités pédagogiques sur l'égalité filles-garçons pour le cycle 1

https://egalite.ch/wp-content/uploads/2019/02/2019_Brochure_Cyle1.pdf


Documentation
 

Regarder
 

Une vidéo de la série Chouette pas Chouette (CP)
La cour de récré
https://www.youtube.com/watch?v=qbBRrKaYFKQ

La Cour de récréation(5'48)

C'est avec une classe de 5ᵉ du collège Edouard Vaillant (Bordeaux) que la géographe Edith Maruéjouls et leur enseignante de français ont fait travailler les élèves sur l'espace de leur cour de récréation ; le positionnement des filles et des garçons dans la cour est-il de l'ordre du "hasard" ?

Comment la socialisation des filles et des garçons influe sur la façon dont elles/ils occupent l'espace ?  Et sur la manière dont les femmes et les hommes qu'elles/ils deviendront occuperont l'espace à leur tour ?
http://www.matilda.education/app/course/view.php?id=218

Lire

"Dans toutes les observations que j'ai pu faire, je remarque que l'espace central de la cour de récréation est non mixte. Il va être occupé bien souvent par un terrain de football. Quand le terrain est dessiné au sol, c'est radical : légitimement, c'est là où l'on fait du foot. A partir du moment où vous légitimez une pratique, vous allez prescrire un usage et vous allez proscrire tous les autres. Autour de ce terrain, on observe des petits groupes de filles qui jouent par deux, trois.

J'ai observé dans la cour de récréation une problématique de répartition de l'espace. Non seulement il y a une non-mixité sur le terrain de football central, mais il prend parfois 80% de la surface de la cour de récréation et fait jouer 30 enfants sur 200.
L'idée n'était pas de dire « il faut que les petites filles fassent du foot ». Mais le problème c'est que certaines me disent « non, je n'ai pas le droit » d'en faire... Il y a des « je n'ai pas le droit » ou des « je crois que je n'ai pas le droit ». Qu'est-ce qui fait le droit?

C'est fondamental dans les discussions. La question se pose aussi pour les femmes dans l'espace public. Est-ce qu'il y a un règlement dans la cour de récré ? Est-ce qu'il y a une règle particulière ? Non, on a le droit de jouer à ce qu'on a envie de jouer."

Extrait :

"Il faut lutter contre les stéréotypes sexués et interroger ce dont on se moque. On voit apparaître dans ces moqueries la hiérarchie des valeurs entre les pratiques dites « de filles » et les pratiques dites « de garçon ». C’est un travail de pédagogie, qui doit être fait en classe avec les enseignant(e)s, notamment sous la forme de discussions ouvertes.

« A-t-on le droit de jouer à ce à quoi on veut jouer ? Y a-t-il des jeux “de filles” et de “garçons” ? Qu’est-ce que ça veut dire, “s’amuser” ? » Il faut aussi soutenir son enfant dans ses choix. Lui expliquer que ce qui est important dans le jeu, c’est de se faire plaisir et de partager."

Extrait

- Quelles peuvent être les conséquences d’une telle organisation de l’espace ?

- Les cours de récréation sont aménagées de façon à ce que les filles — et les enfants non « conformes », par exemple ceux en surpoids —, ne se sentent pas légitimes à occuper l’espace. Ce qui, dès l’enfance, remet en cause une égalité de droit, celle entre les femmes et les hommes.

Sous couvert de cela se noue la question des garçons qui ne jouent pas au foot, et que l’on va traiter de filles. Le sexisme est lié à l’homophobie. On se fait traiter d’homosexuel ou on se fait traiter de fille. C’est le même processus : celui qui fait la part belle à la domination et à l’hétéro-normativité, un processus d’infériorisation qui est lié au fait d’être perméable au monde des filles.

Écouter

Le podcast «Post-Scriptum», l'univers impitoyable des cours de récréation
http://www.slate.fr/story/204647/post-scriptum-podcast-explore-univers-sexiste-cours-recreation-ecole

(le podcast est dans le corps du texte)

Articles

(pour faire un lien avec les tâches considérées comme plutôt réservées aux femmes ou aux hommes)

Livres sur les stéréotypes et l'éducation non genrée

Le manuel qui dézingue les stéréotypes, Nathalie Anton, 2021

"Comment transmettre des valeurs d'égalité à ses enfants ? L'égalité des sexes n'est pas une égalité acquise, on le voit à travers les débats qui traversent actuellement notre société, avec une acuité plus forte depuis le mouvement #metoo. Peut-être parce que la question de l'égalité n'a pas été pensée en termes d'éducation. Comment lorsque l'on est parent, papa ou maman, transmettre à ses enfants, filles ou garçons, les valeurs de l'égalité des sexes et mettre en oeuvre une éducation réellement paritaire ? Comment répondre à leurs questions sur le féminisme, les clichés sexistes auxquels ils sont confrontés, et avec quels mots ? Comment leur donner les bons repères ? Comment faire pour que ni les filles ni les garçons ne pâtissent de leur genre et deviennent des femmes et des hommes libres et épanouis ?"

Filles, garçons. Pour une éducation non genrée et sans clichés, Soline Bourdeverre-Veyssière, 2021

Éduquer de la même manière les enfants, qu’ils soient de sexe masculin et féminin est l’une des préoccupations majeures de notre société. On le sait, les inégalités entre les filles et les garçons s'installent dès le plus jeune âge. Cet ouvrage s’inscrit dans une volonté d’ouverture et de respect des sexes (et des genres) en ouvrant la réflexion et le champ des possibles sur le respect et l’égalité entre ceux-ci. Une société égalitaire dans laquelle le respect règne en maître est, de fait, une société moins violente.

Éducation non-sexiste. Stop aux stéréotypes de genre ! Juiette Noblot, 2020

On a tous envie que nos enfants, fille ou garçon, vivent égaux et puissent se construire sans stéréotypes. Pourtant ce n’est pas si simple car en dehors de la maison la société est loin d’être égalitaire. L’auteur décrypte les stéréotypes et donne des conseils pratiques pour encourager ses enfants quel que soit leur genre. 

Tu seras un homme -féministe - mon fils ! Aurélia Blanc, 2018
Manuel d'éducation antisexiste pour les garçons libres et heureux

Depuis plusieurs décennies, nous réfléchissons au sens de la féminité, à l’éducation de nos filles que nous voulons fières et émancipées. Nous luttons à l’école, dans la rue, auprès de nos familles pour tordre le cou aux clichés et leur offrir des chances égales à celles des garçons. Mais nous continuons d’élever nos fils dans le même moule patriarcal, comme si nous pouvions déconstruire le sexisme sans nous interroger sur la masculinité ! S’appuyant sur des études scientifiques et sur les témoignages de professionnels de l’enfance, Aurélia Blanc, jeune mère et journaliste, décortique les stéréotypes et rassemble tous les outils pour aider les parents à élever leurs garçons de manière antisexiste. Elle décrit comment nos fils, enfermés dans de vieux carcans virils, souff rent d’une vision violente de la masculinité, qui les a conduit au refoulement de leur être, de leurs sentiments et de leurs vraies envies. Adopter une éducation féministe, c’est donner à nos garçons l’opportunité de développer leur singularité et de cultiver une vraie liberté !
Retrouvez tous les conseils pour :
• se déconditionner du « sexisme bienveillant » véhiculé par notre environnement et notre éducation
• démanteler les idées reçues : non, les cerveaux des garçons et des filles ne sont pas « câblés » différemment, et, non, jouer à la poupée ne « rend » pas gay !
• permettre à son garçon de vivre une masculinité apaisée : « un homme, un vrai, ça ne pleure pas » et autres injonctions viriles préconçues
• l’armer face aux pressions sociétales : « c’est un truc de fille »
• lui apprendre le respect de soi et des autres : la question du consentement, la fabrique de la sexualité.


Une expérience d'éducation non genrée en crèche

L’éducation « non genrée » dès la crèche pour prévenir le sexisme et les violences


Sur le même sujet, au collège 

La cour de récréation à l’épreuve du genre au collège. Dossier : Géographie de l'école, géographie à l'école.
Le temps et l'espace de la récréation au collège sont un cadre privilégié de l'observation des rapports de genre, lesquels sont en construction chez les collégiens et les collégiennes. L'acquisition d'un capital spatial, progressive au cours des quatre années du collège, est inégale selon le genre, selon l'âge scolaire et selon les individus. Le rôle de l'institution scolaire est crucial dans la régulation des rapports sociaux de sexe et dans l'accès à chaque élève aux équipements, notamment sportifs.
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/dossiers-thematiques/geographie-espaces-scolaires/geographie-de-l-ecole/cour-recreation-genre


Un témoignage d'une enseignante de CM1-CM2

Marie-Mélanie Dumas : Le combat contre les inégalités de genre commence dans le cour de l'école

À l’école élémentaire Jean Le Bail de Limoges, les élèves de cycle trois repensent l’espace de la cour de récréation. Un espace où habituellement filles et garçons ne se mélangent pas, un espace où généralement ces derniers occupent la grande majorité de l’espace, les filles se contentant de rester sur les abords. Dans cette école REP de quatorze classes, qui accueille 220 élèves, les élèves de Marie-Mélanie Dumas travaillent sur la notion d’égalité filles-garçons et sur ce qu’elle signifie concrètement dans une cour de récré.  « Égalité filles-garçons », c’est le nom du projet qui a permis un partenariat solide avec l’éducatrice du quartier ainsi que le collège du REP. 

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