LA POUPEE QUI VEUT CONDUIRE (animation)

Jeux/Jouets, Masculinités
École

AUTRES PROPOSITIONS SUR GENRIMAGES

JOUET 

Dessins animés : une super-héroïne ?

ESPACE (extrait)  (sur l'occupation de la cour de récréation) 
 

  • Des images à annoter (après création de votre espace personnel)

A ANNOTER: LEGO (1981)

A ANNOTER : PUBLICITÉ POUR UNE VOITURE TELECOMMANDÉE

A ANNOTER : ORDINATEURS POUR FILLE ET POUR GARÇON
 

  • D'autres fiches pédagogiques

 Évolution de la publicité LEGO, fiche pédagogique

Jeux/jouets : jeux en ligne, fiche pédagogique

Jeux/jouets : présentation des rubriques, fiche pédagogique

Jeux/jouets pour filles et/ou pour garçons? Fiche pédagogique

Jeux/jouets: les enfants qui présentent les jouets dans les catalogues

Pour étendre la discussion

  • au sport (sport de fille/sport de garçon)

LE SPORT N'A PAS DE GENRE

  • à la répartition des tâches domestiques

ENTRETIEN DOMESTIQUE N°2: COUPLE 

  • aux métiers

Métiers de femmes ? Métiers d'hommes ? Fiche pédagogique

Vidéo

Une analyse en deux parties sur l'évolution des Legos et le monde stéréotypé des Lego friends ainsi que ceux destinés aux garçons (en anglais sous-titré en français).

Lego friends : LEGO et le genre (1ère partie)

Lego Friends : LEGO et le genre (2ème partie)


Autres propositions pédagogiques

  • Mettre en rapport les jouets et les cadeaux proposés lors de la fête des mères et la fête des pères (découpages) : quels liens ?
     
  • Imaginer un rubriquage pour les magasins de jouets et les catalogues de jouets qui ne fonctionnent pas sous le mode "jeux de filles/jeux de garçons".
     
  • À partir des jouets proposés dans les catalogues, quels sont les métiers/activités réservés aux filles, aux garçons ? Faire un collage à partir de découpages.
     
  • Commenter ces images :

- Un papa qui s'occupe de son bébé et un papa qui fait le ménage avec son filsUn homme est occupé à changer un bébé. L'inscription "Campana de paternidad" figure en bas de l'image Un homme et son fils, âgé de quatre ou cinq ans, sont occupés à balayer le sol d'un balcon. L'homme est vu de face, l'enfant de profil, tous deux sont concentrés sur leur activité. ,  A gauche, en lettres multicolores, on peut lire "Quiero ser mejor aqui contigo"

- Une maman et sa fille et une panoplie de parfaite ménagère 

 Une mère et sa fille, âgée d'une dizaine d'années, avec la parfaite panoplie des ménagères : tablier, balai.... En gros caractères le slogan : "Publicité CASA  Nettoyer à deux, c'est mieux".Une petite fille est occupée à nettoyer le sol de ce qui semble être une cuisine. Tous les ustensiles , balai, pelle à poussière, seau... sont roses.

- Des jouets : poupon et kapla

A gauche un petit garçon porte une poupée. A droite une petite fille joue avec des éléments de construction Kapla. 

- Capitaine Carole Mérouze, pilote de chasse (pilote le Rafale)

Une femme pilote un avion de chasse.

- Maillots roses : Zidane, des rugbymen à l'entraînement, K.Benzema et G.Bale du Real Madrid 

Une dizaine de joueurs à l'entraînement, courent groupés, pratiquement de face. La plupart portent maillots et chaussettes roses et bleus. Trois d'entre eux ont un maillot bleu marine, mais les mêmes chaussettes roses.

Karim Benzema et Gareth Bale en plan moyen portent un maillot rose.

 


Documentation

Un ouvrage 

Contre les jouets sexistes, Collectif, Éditions L’Echappée, Paris 2007

La brochure de la campagne contre les jouets sexistes

http://marredurose.olf.site/mener-la-campagne-avec-nous/guide-de-noel-contre-le-sexisme-2018/

Des rapports

  • Jouets : la première initiation à l’égalité
    Sénat, Rapport d'information n° 183 (2014-2015) de Mme Chantal JOUANNO et M. Roland COURTEAU, au nom de la délégation aux droits des femmes, déposé le 11 décembre 2014
    https://www.senat.fr/rap/r14-183/r14-183.html

Des études

Extraits :

… Si cette distinction (filles/garçons) semble aujourd’hui être la règle, cela n’a pourtant pas toujours été le cas. Si les catégories linguistiques « garçons » et « filles » pouvaient ponctuellement apparaître dans certains catalogues de la première moitié du vingtième siècle (Galeries Lafayette de 1935 par exemple), leur généralisation n’est attestée dans les catalogues de jouets du corpus que depuis 1992. Avant cette date, soit les enseignes ne proposaient pas de sommaire ou plus précisément de catégorisation linguistique (les catalogues étaient souvent moins travaillés), soit, la plupart du temps, d’autres catégories étaient mobilisées sans qu’aucune n’implique une distinction explicite du sexe de l’enfant….

…Outre l’âge, les catégorisations utilisées dans les années 1980 se basaient essentiellement sur une simple distinction entre les « types » de jouets, c'est-à-dire ce qu’ils représentent (une poupée, une voiture), l’activité qu’ils permettent de réaliser (le ménage, la construction, la lecture) ainsi que la qualité technologique des objets (véhicules radiocommandés, orgues électroniques). 

… Si les catégories lexicales « garçons » et filles » émergent au début des années 1990, l’association entre un type de jouet et un sexe était déjà sous-jacente. Auparavant, l’attribution se faisait alors de différentes manières, la plus rapidement visible correspondant aux photographies d’enfants que l’on retrouve encore aujourd’hui, filles ou garçons, présentés près des jouets ou manipulant les jouets…

…C’est entre 1992 et 1997 que le rose et le bleu, devenus aujourd’hui les emblèmes de la distinction sexuée, deviennent omniprésents au sein des pages désormais étiquetées « garçons » et « filles », de manière à marquer cette nouvelle différence posée comme fondamentale. En effet, on ne remarque pas ou l’on remarque moins (selon les enseignes) cette distinction dans les catalogues des années 1980 ou du début des années 1990, qu’il s’agisse de considérer la couleur de fond des pages ou bien la couleur des jouets…

… La diffusion des catégories sexuées comme rubriques du catalogue au début des années 1990 donne une visibilité à la différence des sexes jamais atteinte jusqu’alors. Tout se passe comme si ces catégories « garçons » et « filles » avaient offert une nouvelle grille de lecture et de composition des catalogues aux concepteurs. Ils devront désormais adapter leur travail à ces deux rubriques qui, comme elles sont distinctes et néanmoins deux modalités d’une même variable, doivent être présentées comme fortement différenciées sinon opposées. Cette opposition passera d’une part par l’amplification des codes couleurs existants (le bleu et le rose essentiellement), d’autre part par l’insistance, dans les écrits, sur la différenciation sexuée, cristallisant ainsi les représentations sociales stéréotypiques de sexe….

…Les enseignes se présentent comme étant de véritables spécialistes de l’enfant et alignent ainsi un certain nombre de clichés concernant la différence des sexes. Les valeurs dans lesquelles les uns et les autres doivent se reconnaître ne sont ainsi pas les mêmes : les garçons sont présentés comme étant du côté de la compétition, de la force, de l’imagination, de l’invention, de la création, de la construction, du réel et de l’imaginaire. Les filles sont du côté de la tendresse, de l’ingéniosité, de l’esthétique et de la coquetterie, du care, de la communication et du conseil, elles sont en charge de la gestion des tâches quotidiennes et doivent être de bonnes « maîtresses de maison »… 

Extraits :

... En effet, les jeux dits de garçons encouragent le développement d’habiletés visu- spatiales, de mécaniques et d’exploration de l’environnement : toute leur enfance, les garçons évoluent à l'extérieur, courent, jouent à la balle, développant ainsi une aisance physique et une capacité à s'orienter. Les filles elles, de par leurs jeux de faire semblant, développent davantage les habiletés sociales, la communication et les relations interpersonnelles... Se déroulant en intérieur, ils stimulent davantage la parole que les déplacements. Même lorsqu'elles jouent dehors les filles se cantonnent à un espace réduit : la marelle, la corde à sauter restreignent dès le plus jeune âge leur évolution dans l'espace, car « une femme prend toujours trop de place »36. Psychologiquement, la socialisation différenciée impacte le processus d'apprentissage en lui-même, comme l'explique Anne Dafflon-Novelle... (P.14)

... Outre qu'ils limitent les contours de la féminité à la beauté, les jouets stéréotypés creusent davantage l'écart entre les filles et les garçons. En effet l'hypersexualisation est systématiquement appréhendée au féminin sans que son miroir masculin ne soit interrogé, ce qui contribue à renforcer la hiérarchie des sexes. De manière générale, l'empire des sentiments est la chasse gardée du monde édulcoré et esthétique des filles. Comme l'écrit le Collectif, « le sentimentalisme est institutionnalisé comme forme de relation aux autres et au monde : la gentillesse est la valeur numéro 1 chez les filles ». De leur côté, les garçons sont eux aussi soumis à des stéréotypes dans la définition de leur genre : il s'agit dans leur cas de codes et d’attitudes qui vantent une sexualité active, machiste, sexiste et violente fondée sur des codes pornographiques (p.25)

... En termes d'apparence, la figure stéréotypée masculine est celle du héros, qui prône les valeurs masculines : force, courage, don de soi, puissance. Matérialisé par les figures du pompier, du policier ou le célèbre action man et leurs véhicules et accessoires, le héros accomplit des exploits pour avoir un statut social valorisant. En outre, il apprend aux garçons que le corps masculin ne fait qu'un avec la machine pour transformer et conquérir le monde grâce à la puissance, la guerre, la technique, le savoir, ce qui tranche avec la gentillesse et l'apparence réservées aux filles. Le véhicule ou l'arme qui servent de jouet sont analysés par Serge Chaumier comme un prolongement symbolique du corps masculin dans un espace infini qui lui appartient, et donc qu'il occupe de manière visuelle, sonore, géographique sans besoin de limiter son désir. Même lorsqu'ils sont présents dans les deux univers, les jouets n'ont pas la même symbolique : Mona Zegai prend l'exemple des voitures, qui ont une fonction utilitaire chez les filles (promener un bébé ou faire du shopping) alors qu'elles sont « constitutives de l’identité des garçons, puisqu’elles condensent en un petit objet les principales caractéristiques de la masculinité : vitesse, puissance, technique, danger et dépassement de soi.» Pour les filles, l'intérêt est la finalité à laquelle conduit la voiture ; pour les garçon, c'est la voiture en elle-même.(p.28)

... L'une des dernières caractéristiques de la socialisation au genre des garçons est tabou et invisible, mais pourtant bien présente : c'est celle de la norme hétérosexuelle. Elle est d'ailleurs abordée dans très peu d'ouvrages, et les réflexions suivantes sont principalement le fruit du livre «Contre les jouets sexistes». Ladite norme est omniprésente dans l'univers des jeux dits de fille, sous la figure du Prince Charmant, des poupons, des jeux d’imitations de ménagère, qui leur fait intégrer l'image d'un modèle de couple et de famille dont la clé est l'amour de l'Homme : « l'amour permet de justifier le sacrifice de soi, le dévouement et le temps passé à s'occuper des autres. Il permet de rendre acceptable ce qui ne l'est pas : la domination, le mépris, l'absence d'estime de  soi" (CHAUMIER Serge, « La production du petit homme». Chez les garçons en revanche, l'amour est totalement absent et les seules filles présentes dans leur univers sont des guerrières sexys ou des princesses à sauver. La norme hétérosexuelle des garçons ne passe pas par la valorisation d'un modèle familial mais par un rappel à l'ordre en termes de sexualité : un homme doit se tourner vers les filles, pas vers les garçons, et dans ses relations avec ces dernières, rester fier, hors d'atteinte et distant pour affirmer sa virilité et son indépendance. Ces injonctions sont difficiles à dévoiler d'autant plus qu'elles s'effacent progressivement avec les avancées du féminisme : un exemple concret est celui des garçons jouant à la poupée sur lequel nous reviendrons dans la sous-partie consacrée à la transgression dans le jeu. (P.30)

... (citation de Sylvie Ayral dans son ouvrage "La Fabrique des garçons") : « Le problème n’est pas de «sauver» les garçons, ni de lutter pour l’égalité entre les filles et les garçons, ni même de combattre une homophobie qui structure leur construction identitaire. Le problème est d’en finir avec la fabrique des garçons. D’explorer la manière dont familles, école et société projettent sur les «petits mâles» des rêves, des désirs ou des fantasmes qui influent sur leurs identités et leurs carrières. De décrypter les situations qui permettent à ces enfants d’intégrer et d’expérimenter les mille et une ficelles du métier d’homme. Et de contrer, enfin, les mécanismes de séparation et de hiérarchisation des sexes à l’œuvre à l’école et dans les activités périscolaires. Tout ce qui encourage les enfants de sexe masculin à réprimer, peu à peu, leurs goûts personnels, leurs émotions, leurs affects, à rompre la relation à soi-même et à autrui.»

... Ainsi à 3 ans, les filles ont davantage tendance que les garçons à préférer un jouet contre-stéréotypé à un jouet mixte. Ceci s'explique en partie par une dévalorisation des activités dites féminines. Si les garçons ne sont pas incités à aller vers des jeux dits de filles, c'est parce que ces derniers sont d'autant plus dévalorisés que les jeux masculins sont valorisés pour les valeurs qu'ils portent. « Les filles savent qu'elles rêvent pas seulement de valeurs de garçon mais de valeurs dominantes dans la société (agressivité, aventure, action, compétition) plus que les garçons ne rêvent de dînettes, de poupées73 ». Par ailleurs, comme nous l'avons vu plus haut, les jouets et activités féminins sont perçus comme davantage stéréotypés que les jouets masculins.
Étant plus limités en nombre et en possibilité, ils justifieraient aux yeux des adultes que les filles se tournent vers des jeux dits de garçons, un argument qui rejoint le premier dans la dévalorisation du féminin.
Le revers de la médaille, c'est-à-dire le peu de garçons allant vers les jouets de filles, s'explique non seulement par le peu de crédit accordé à ces derniers mais surtout par le coût que cela représente pour lui. Si la masculinisation de la panoplie de jouets des filles ne pose aucun problème voire fait l'objet d'un encouragement, la féminisation de celle des garçons est associée à une manifestation d'homosexualité. Force est de constater que les garçons qui choisissent des attributs féminins (poupée, déguisement de princesse) se voient qualifier de trop fusionnels à leur mère ou d'homosexuel, des conclusions qui ne concernent pas une seconde les filles. On assiste ainsi à une véritable prévention à l'égard des fils, qui risquent de devenir homosexuels s'ils jouent à la poupée, alors que l'adulte n'envisage pas une seconde que cette attitude puissent simplement consister à « faire comme papa ». Un garçon utilisant un jouet de fille pose un doute sur son identité masculine. Cette constatation est très intéressante car elle révèle une autre angoisse de l'égalité des sexes : le pendant de la « féminité perdue » que nous avons évoqué, c'est la « masculinité entachée » Nous retrouvons là les éléments de la fabrique du petit mâle, où « adopter des comportements masculins pour une fille est une simple transgression ; adopter des comportements féminins pour un garçon est une dévalorisation ». Or, qui dit dévalorisation chez l'homme dit homosexualité, qui est considérée dans le cadre de la virilité masculine comme une défaillance, un manque de force : on n'est pas un « vrai mec » quand on se comporte « comme une fille » ou comme une « tapette ». (p.39)
 

Des articles

  •  La Production du petit homme in "La Science et la guerre". Alliage : Culture - Science - Technique, Alliage, 2003, pp.49-59.
    L'article explore la manière dont les petits garçons sont socialisés au travers de jouets violents et guerriers et la construction des imaginaires sexués formatant des genres masculins.
    https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00483715/document

Un TPE

La sexualisation du jouet
https://tpesexualisationjouet.wordpress.com/

Des vidéos

  • Une conférence de Mona Zegai (2015)


 

  • Un court métrage

    Il était UNE fois de Thibault Castan

    Une petite fille joue avec son père dans sa chambre. Elle met en scène le jeu de la princesse prisonnière-dans-un-donjon-gardé-par-un-monstre et du chevalier. Le père se prête au jeu et déroule les scénarios qu’il connait, mais la petite fille lui fait comprendre que les règles ont changé.

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