DESSINS ANIMÉS : UNE SUPER-HÉROÏNE ?

Corps, Jeux/Jouets, Masculinités
École

Autres propositions sur Genrimages
 

ESPACE (extrait)

LA POUPEE QUI VEUT CONDUIRE

JOUET

 

Autres propositions pédagogiques
 

  • Super-héroïnes et super-héros : regarder et décrire les photos ci-dessous, chercher des informations sur ces personnages de fiction.
    Qu'est-ce qu'une super-héroïne ? Un super-héros ?
    Comparer leurs pouvoirs.

Affiche de la série SupergirlSuper man, dessin.

Super girl, Superman

Affiche du film WonderwomanBatman en pied, musclé et menaçant.Batwoman en collant noir et cape rouge.

Wonder woman, Batman, Batwoman

Héros Marvel.

Super-héros (non blancs) : Blade, Black Panther, X-Men, etc.

 Prochaine série avec une super héroïne dont le corps ne correspond pas aux normes : elle est ronde.

Une nouvelle super-héroïne hors normes : Faith

(voir : https://www.lesinrocks.com/2018/07/14/cinema/qui-est-faith-herbert-premiere-super-heroine-hollywoodienne-de-grande-taille-111101632/

  • D'autres personnages féminins dans les dessins animés : connaissez-vous Atomic Betty ? Mulan ? Rosie ?  Racontez.

Petite fille aux supers pouvoirs, en robe rose mais très en colère.

Héroïne Disney, elle fonce à cheval au milieu des autres combattants.Petite fille tout en noir, fait un sourire mauvais en s'avançant vers un petit garçon.

Les petites filles ne sont pas obligatoirement jolies et gentilles... 

  • Évolution d'un personnage : Charlotte aux fraises et Dora l'exploratrice
     

Quelles différences faites-vous ?

- vêtements

- coiffure

- position

- yeux

D'après-vous, quel âge ont-elles ? Pourquoi les avoir transformées ?

 Personnage de dessin animé, Charlotte aux fraises a beaucoup changé : du jean elle est passé à la jupette rose, yeux maquillés, etc.

L'héroïne Dora l'exploratrice à ses débuts : allure de petite filleDora est beaucoup plus sexualisée, plus proche d'une ado.

Voir aussi : Lego années 80 et Lego actuel "pour filles" : quels changements ?

Une petite fille en jeans et baskets, debout, face au spectateur présente la construction qu'elle a réalisée avec des briques Lego.Dans la partie supérieure droite de l'image cinq personnages féminins Lego. A gauche l'inscription Lego Friends. En dessous, en frise, maisons de poupée et accessoires. Au centre, un cœur rose.

  • Regarder, comparer le rapport largeur poignet/ grandeur des yeux et commenter.  Et parmi les élèves de la classe : plutôt modèle 1 ou modèle 2 ? Pourquoi changer à ce point les proportions ? Quelles autres transformations irréalistes avez-vous observé dans des dessins animés ? (ex : tour de taille trop fin). 

     Blanche Neige, un petit oiseau sur son doigt (pour comparer la largeur du poignet).                                Le poignet de la princesse est plus étroit que la largeur de ses yeux.

Source :https://next.liberation.fr/culture/2017/10/31/dessins-animes-sexy-et-minces-des-heroines-toujours-plus-stereotypees_1606126



Documentation en lien avec cet extrait

La référence à King Kong

Photo en noir et blanc montrant King Kong au somment de l'empire state building et un avion le menaçant.King Kong tenant une jeune femme dans sa main au sommet de l'empire state building

Film de 1933 : https://youtu.be/8qkahQVFzMI

Film de 1976 : https://www.youtube.com/watch?v=GE119Q_1BPM

La référence à Spiderman

À noter que dans la vie, Spiderman est loin d'être un super-héros : c'est tout d'abord un adolescent mal dans sa peau, très brillant, mais constamment malmené par ses camarades. Peter Parker n'a rien d'un Apollon et n'intéresse absolument pas les filles.

Spiderman accroché  un buildingGros plan de Peter Parker, cheveux bine peignés et lunettes.


Documentation (sur l'animation en général)
 

Articles 
 

Mélanie Lallet, Genre et séries animées françaises : normativité, phénomène de reprise et nouvelles représentations
http://genreenseries.weebly.com/uploads/1/1/4/4/11440046/ges_n%C2%B01_lallet.pdf

Résumé

Au croisement des Gender et Cultural Studies, et d’une Sociologie de l’enfance qui s’ancre dans une ferme reconnaissance de la capacité d’agir des plus jeunes (agency), cet article envisage les représentations de genre présentes dans les séries animées françaises. Diffusés au petit écran et destinés aux enfants, les dessins animés sont riches en modèles normatifs, et souvent révélateurs des inégalités qui persistent dans la société. Maintes fois reprogrammés et sujets à des phénomènes d’adaptation ou de reprise, ils permettent également de repérer des évolutions dans les représentations genrées, caractérisées par un jeu de tension entre conformisme et innovation, ainsi que des effets de retour en arrière (backlash). Des premières aventures de Tintin en semi-animation, en passant par Bonne nuit les petits, Petit Ours Brun, les célèbres séries « Il était une fois… » (l’Homme, les Découvreurs, les Explorateurs etc.), jusqu’aux productions plus contemporaines, ces programmes ont souvent relayé une conception différentialiste du genre, plaçant le féminin en position subalterne. Pourtant, certaines ont peu à peu accompagné les grandes transformations de notre société et interrogé les oppositions classiques, par exemple à travers un ton militant, un humour transgressif ou un usage créatif de l’anthropomorphisme. Malgré les ambivalences qui persistent, on trouve aujourd'hui aux côtés de modèles plus traditionnels des personnages qui bousculent toute la chaîne sexe-genre-désir (Candy, dans Les Zinzins de l’espace), d’autres qui prennent position en faveur des combats féministes (Maestro et Psi, dans Il était une fois… notre Terre), et de plus en plus d’héroïnes indépendantes et combatives (par exemple Betty ou Rosie dans la tranche « Girl Power » de la chaîne Gulli).

 

Dessins animés : "Il est important d'offrir aux enfants une diversité de modèles", Marlène Thomas, Libération,31 octobre 2017. Entretien avec la pédopsychiatre Marie-Noëlle Clément
https://next.liberation.fr/culture/2017/10/31/dessins-animes-il-est-important-d-offrir-aux-enfants-une-diversite-de-modeles_1606181

Extraits

- Est-ce que cette représentation des femmes peut avoir une influence négative sur les petites filles ?

Des efforts ont été faits sur leurs caractères, elles sont espiègles, courageuses, mais toujours très jolies. Les studios d’animation ont du mal à y renoncer. Surtout dans les dessins animés américains, il n’y a qu’une forme de beauté, être belle c’est être mince, avoir la taille fine, une belle chevelure opulente, être habillée en robe. C’est un drôle de message adressé aux petites filles et ce qu’on constate à l’inverse c’est que les personnages de méchants, surtout de méchantes, sont généralement beaucoup plus intéressants sur le plan graphique. Elles ne sont pas belles, très grosses ou très maigres. C’est très sournois car le message envoyé est qu’être gentille, aimable c’est aussi être mince, bien formée avec un joli visage et des jolis cheveux et si l’on n’est pas comme ça, notre âme est le reflet de ce qu’on est extérieurement, la laideur. Ces choses vues dans les fictions très regardées par les enfants peuvent finir par situer une image type de la représentation féminine. Heureusement, c’est contrebalancé par la vie, ce n’est pas comme ça dans la réalité et par d’autres productions, notamment européennes ou japonaises.

- A partir de quel âge, les enfants sont-ils influencés par les dessins animés ?

Les classiques de Walt Disney sont des longs-métrages d’une heure vingt minimum. Or, il faut savoir que les enfants avant l’âge de 5-6 ans sont très en difficulté pour regarder une narration dite longue. Au bout de quelques minutes, ils ne savent plus où ils en sont. C’est un défilement d’images qui ne fait pas sens. Ils vont s’attacher à quelques détails, mais les enjeux de l’histoire comme les caractères du personnage ou la représentation des jeunes femmes, leur échappent en grande partie. C’est plutôt après 6 ans que les enfants deviennent capables de saisir une narration longue, ses enjeux et que les modèles proposés sont alors plus susceptibles d’être adoptés ou de les influencer. Les tout-petits regarderont davantage des formats courts, à sketchs. Mais là aussi des stéréotypes sont véhiculés. Dans  Petit ours brun ou l'Ane Trotro, c’est la maman qui porte le tablier et fait la cuisine, on est en plein dans les stéréotypes même s’ils ne sont pas vraiment physiques. Si les formats sont adaptés à l’âge de l’enfant, alors il saisit mieux le sens et les stéréotypes sont déjà susceptibles de passer.

Les stéréotypes dans les séries d'animation 
https://issuu.com/trezego/docs/trezego_etudesa_2014_09_17

Les stéréotypes de genre dans les dessins animés de Walt Disney 
http://artehistoire.over-blog.com/2015/08/les-stereotypes-de-genre-dans-les-dessins-animes-de-walt-disney.html

Dessins animés : sexy et minces, des héroïnes toujours plus stéréotypées, Marlène Thomas, Libération, 31 octobre 2017
https://next.liberation.fr/culture/2017/10/31/dessins-animes-sexy-et-minces-des-heroines-toujours-plus-stereotypees_1606126

Le sexisme du Roi Lion
http://www.lecinemaestpolitique.fr/le-roi-lion-et-surtout-pas-la-reine-lionne-surtout-pas/ 

Une journée devant Gulli
http://www.lecinemaestpolitique.fr/une-journee-devant-gulli/

She-Ra et ses copines infligent une bonne baffe féministe au monde des super-héros. Aline Mayard

"Dans le monde de She-Ra et les princesses au pouvoir, il y a une licorne qui parle, des princesses dotées de super-pouvoirs et des châteaux dans le ciel. Mais n’allez pas croire qu’il s’agisse d’une gentille histoire de princesses. Dans ce reboot du dessin animé culte des années 1980, les femmes sauvent le monde sans demander l’aide de personne."
http://www.slate.fr/story/172497/culture-dessin-anime-she-ra-princesses-au-pouvoir-feminisme-masculinite-diversite-lgbt

 

Podcast
 

http://www.slate.fr/podcast/174816/mansplaining-plus-douees-mais-sous-estimees-les-heroines-des-dessins-animes 
 

Étude
 

Étude sur les stéréotypes féminins dans les programmes d'animation. CSA. 2014 
http://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/IMG/pdf/tvstereotype_animation.pdf

Synthèse

L’animation apparaît dans cette étude comme un genre de programme moins marqué que les autres (cf. études fictions et divertissements) par la présence de stéréotypes sexistes. On constate, si l’on considère l’ensemble des personnages, parents et enfants, un équilibre quasi-parfait s’agissant de la répartition hommes/femmes des personnages dans les séries d’animation analysées. Ainsi, 50% des personnages dans ces animations sont des personnages féminins et 50% d’entre eux sont des personnages masculins. Le constat est le même si l’on s’attache aux rôles tenus (premier et second rôle) par les personnages féminins et les personnages masculins (53% des premiers rôles sont tenus par des personnages féminins et 47% par les personnages masculins, 50% des seconds rôles sont tenus indifferemment par des personnages féminins et masculins). En revanche, si on ne considère que les enfants, on peut relever que l’animation reste un genre de programme où subsistent quelques stéréotypes selon le sexe des protagonistes. S’agissant de l’apparence physique, on remarque en effet une inégalité entre les filles et les garçons : 36% des filles apparaissent comme séduisantes contre seulement 7% de garçons. D’autre part, s’agissant des traits de caractère, il est relevé que les filles sont très largement perçues comme ayant un caractère « doux » (74%) alors que, pour les garçons, la répartition est un peu plus partagée avec 48% présentant des traits de caractère « doux » et 37% présentant des traits de caractère plus « forts ». Alors que, très majoritairement, les personnages enfantins, filles ou garçons, sont représentés sous une personnalité positive (85%), ce taux est plus fort pour les garçons (89%) que pour les filles (82%) et, s’agissant du lien de solidarité envers les personnages de même sexe, les seuls cas recensés d’absence de solidarité concernent tous des personnages féminins (3 adolescentes et 4 petites filles). Si l’étude globale met en lumière une relative égalité sur certains critères entre les personnages féminins et masculins, c’est en grande partie parce que les parents présents dans les animations sont globalement peu représentés de manière stéréotypée. En effet, au regard des critères de la catégorie socioprofessionnelle, du poste à responsabilité ou non, de ce que l’un des deux conjoints gagne plus ou a plus de responsabilités que l’autre, il apparaît une répartition très égalitaire des rôles entre les parents dans les animations étudiées. En revanche, concernant les traits de caractère, on note que les femmes adultes sont essentiellement perçues comme ayant un caractère « doux » (86%) alors que les hommes adultes sont perçus comme ayant un caractère "fort".
 


Vidéos
 

Disney and Feminism (part 1). En anglais
https://www.youtube.com/watch?v=9oqAcUj_Wgk

Disney and Feminism (part 2). En anglais
https://www.youtube.com/watch?v=MtDd1wJ8ULs

Le principe de la Schtroumpfette (2'32) Canada
Le principe de la Schtroumpfette est la tendance qu'ont les œuvres de fiction à ne comprendre qu'un seul personnage de sexe féminin parmi un ensemble de personnages masculins, malgré le fait que la moitié de l'humanité soit composée de femmes. 
https://www.youtube.com/watch?v=CQS39JHX2iw

Le principe de la Schtroumpfette (en anglais, sous-titré en français) 7'10
https://www.youtube.com/watch?v=opM3T2__lZA

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